Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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tries. Quand on a mis la main sur quatre hommes de cette trempe, on a le droit de se faire pardonner quelques choix moins heureux. »(1) Grimm place les quatre hommes sur la même ligne ! Nous le verrons tout à l'heure mettre Necker entre Turgot et Calonne et les rendre, tous les trois, seuls responsables de la Révolution !

Grimm aura une vue plus juste de la réalité quand, propos du nouvel ouvrage de Necker sur l'état des finances, dont il envoie un exemplaire à Catherine, de la part de l’auteur, il juge ainsi du flux et’du reflux de la popularité en France : « J'ai constamment observé que le public de ce pays-ci se venge tôt ou tard de l’enthousiasme et de l'engouement qu'on lui a inspirés, aussi je n'ai jamais eu autant de peur pour M. Necker qu’au moment où je le vois porté à son pinacle. » Grimm men croit pas moins l'ouvrage de Necker appelé à ob tenir en Europe le succès prodigieux qu’il a déjà obtenu en France, et il engage l'Impératriee à le lire si elle en a le temps, et si «le dédale de la finance française » ne la rebute pas.

Certes, sur le mouvement littéraire de Paris, Catherine avait ses idées personnelles. Il n'est pas rare cependant de la voir adopter celles de son «souffre-douleurs.» Quand il s’agit d'hommes qui lui sont indifférents ou d'œuvres banales, elle s’éerie : 0 souffre-douleurs, Vous avez raison, ma basta | amen ; etelle passe à autre chose. Quand, au contraire, il s’agit d’une personne ou

(2) Lettre à CatherineIl du 43 octobre 1780,