Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 9243

la copie de ce qu’elle a écrit surlui, elle l’y autorise, s’indigne que Louis XVI reconnaisse si peu le mérite des hommes qu'il emploie, et ajoute : « Necker y verra l'estime que j'ai pour lui et pour ses bottes fortes. »

Il

La retraite de Necker dura septans.lIlles mit à profit en écrivant sur l’administration des finances un nouvel ouvrage que Grimm fit parvenir à Catherine. Cest en 1785. Necker,pendant les années qui viennent de s’écouler depuis sa disgrâce, n’a rien fait qui puisse lui faire encourir le blâme de l’Impératrice. Nous la trouvons cependant légèrement refroidie à son endroit. Elle ne l’accablera pas encore de ses sarcasmes, mais elle est revenue de son engouement, et elle se tient sur la réserve. Depuis le jour où Louis XVI s'est débarrassé de ses services elle n’a pas prononcé son nom, et ce revenant à figure d'importun ne lui dit rien qui vaille. L’esprit de l’Impératrice commence son évolution. Cette première étape n’a encore rien de bien significatif. Catherine II ne prévoit pas d'assez loin pour juger Pétat précaire de la monarchie française, pour prévoir l’avènement d'un régime nouveau, et pour distinguer le rôle que poursuivra Necker. Pour juger des causes de cette évolution il importe de savoir qu'en 1785 Catherine n’a plus besoin de recourir aux conseils du finan-