Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 245

cependant, elle a fini l'introduction. Gelle-ei lui a produit bon effet, et elle charge Grimm d’assurer le grand financier de toute son estime : « On voit qu'il était à sa place et qu’il la remplissait avec passion. J'aime ces mots : Ce que j'ai fait, je le ferais encore. On ne parlepas comme cela sans être bon ; il faut l’ètre éperdument, pour wen avoir rien perdu après beaucoup de traverses. »

Jusque là le changement n’est pas bien sensible. Mais Catherine, mise en goût par l'introduction, poursuit sa lecture. L'ouvrage ne répond pas à son attente. Deux jours après elle éerit à Grimm que les frais de recouvrement l’ont « ennuyée mortellement, » et qu’elle va vite à la comédie allemande pour se refaire. Mais elle déplore l'état des finances de Sa Majesté très chrétienne ; à son avis.elles sont «une chose tout à fait dégoûtante.» Le lendemain 11 novembre, elle se plaint d'être réduite à lire «une matière aussi dégoûütante » que les finances du roi très chrétien. « Je crois que bientôt Sa Majesté saura lequel de ses échantillons de finances était le plus de son goût, car il a tâté des Turgot, des Necker et du Salmigondis présent. » Le fàcheux effet de cette lecture, loin de s’atténuer, va s’accentuant. Le 20 novembre, à propos du livre de Necker, elle dira qu’elle n'aime pas du tout les faiseurs de projets, car sur cent ilyena rarement un qui soit applicable. Quelques lignes plus bas, il est vrai, elle dira que les projets de Diderot n’avaient pas le sens commun.

Par le « Salmigondis présent » Catherine entend Calonne dont les dépenses et les faiblesses achèvent de