Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

| NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 249

sein du ministère contre l'alliance projetée, et contribua à l'échec d’un projet auquel l’Impératrice s'était ralliée.

Si la Tsarine déjà mise en défiance contre Necker par ses attaches avec les clubs, l’attaqua si vivement à partir de 1788 et de 1789, ce n'est done pas seulement parce qu'il appartenait au camp libéral en France et appuyait de son autorité les revendications de la nation, mais aussi parce qu’il s'était prononcé contre l'alliance de la France et de la Russie.

La seconde chute de Necker est du 11 juillet 1789. Elle fut le signal d’un soulèvement. On pense bien que la prise de la Bastille n’était pas faite pour ramener à Necker les sympathies de l’Impératrice autocrate. Quand Necker, plus sage que les chefs populaires, se sera aliéné les clubs, et se reposera dans sa retraite de Coppet, Catherine Il ne se réconciliera pas avec lui, Necker a trempé dans le mouvement révolutionnaire : Il n’est plus pour elle qu'une idole brisée.

On s’explique done que le 21 juin 1790, Catherine écrive à Grimm : « Pour M. Necker, il y a fort longtemps que je lui ai tiré ma révérence, et je crois que pour le bonheur de la France, il aurait été fort heureux s’il ne s'était jamais mêlé de ses affaires. » Grimm lui avait éerit : « M. Necker a fini sa carrière ministérielle, et sa réputation s’est enterrée sous les ruines de la monarchie. »

L'année suivante, nous voyons Grimm apporter autant de violence àattaquer Necker qu'ilena apporté jadis à le louer et à l’excuser. Il adresse à Catherine un réquisitoire

en règle contre les écrivains qui s’avisent d'être des 17