Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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ker de se présenter chez la comtesse traversant Paris. Il faut dire de plus, que Mme Necker préparant l’avénement de son mari, se serait bien gardée de dédaigner ou même de négliger une bonne amie de l’Impératrice, la jeune et belle comtesse Daschkof, si recherchée et si fètée.

La comtesse Daschkof ne put done parler à sa souveraine des mérites de ces deux femmes dont la réputation était si grande à Paris, que d'après ce qu’elle en avait oui dire, fime Necker aurait voulu, sans doute, mieux que cela, et aussi Mme Geoffrin.

Mais en 4780 la comtesse Daschkof fit un nouveau séjour à Paris. Elle y reçut un accueil aussi empressé que la première fois. Diderot l’embrassa avec effusion ; elle déjeuna souvent chez l’abhé Raynal, et elle recueillit les mêmes hommages que quelques années auparavant. Mme Necker fut du nombre de ceux qui luitémoignèrent le plus de sympathies. Est-il invraisemblable de penser que Mme Daschkof fit partager à l’Impératrice sa bonne opinion sur le compte de Mme Necker ?

Mais Mme Necker n'est pas connue seulement pour son esprit et pour l'influence de son salon. On sait que l'hôpital Necker est sa fondation et qu’elle le dirigea pendant dix ans. Grimin, en 1781, envoya à Catherine II « la continuation de lhospice de charité par Mme Necker, ou le résultat de ses comptes de la dernière année. » Catherine accusa réception de l'envoi à Grimm. Ge fut tout. L'Impératrice n’ajouta aucune réflexion. C'est dire que Mme Necker ne fixa guère sa pensée.

En 1781 Mme Necker écrivit à Grimm que son mari,