Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAG DE MEILHAN 301

que Sénac de Meilhan n’est ici que pour rédiger les ouyrages littéraires de l’Impératrice. »

Est-il vrai que dans les entretiens de la souveraine avec Sénac de Meilhan, il ait été question des finances dela Russie ? Pour n’en point douter, il suffit de connaïtre le dessous des intentions de Sénac de Meilhan. Le projet d'écrire l’histoire de Russie n’était qu'un prétexte pour lui permettre de se poser en candidat à une haute dignité. Sénac de Meilhan se serait sans doute contenté du gouvernement d’une province qui l'eùt conduit à bref délai à diriger les finances de l'Empire.

Il n’est guère permis de douter que dans ces premiers entretiens avec Catherine, Sénacfit des propositions directes à cet égard ; une lettre de l’Impératrice, du 11 juin, que l’on trouvera plus loin, établit qu’il y fut question « de sa situation et des titres à lui donner. » Mais ce qui parait égaiement certain, c’est que la Tsarine ne songea à lui confier aucune fonction.

Il n’est point douteux, néanmoins, que Sénac, ayant besoin de se faire bien voir à la cour de St-Pétersbourg, ce fut de la future histoire de Russie qu’il s'entretint surtout avec la souveraine. Il dut causer avec elle de la situation politique et financière de la Russie, mais de la part de la Tsarine ces « bâtons-rompus » du tête-àtête avaient pour but de faire connaitre au futur historien la façon dont son travail devait être compris.

Certes, Sénac de Meilhan ne ménagea point des allusions directes à ses capacités administratives et financières ; il ne craignit pas de formuler certaines demandes, mais il s’en tint surtout à l'exposé de son projet, se confi-