Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 305

qui sortit de la plume du voyageur pendant son séjour à Pétersbourg. Il est inoui que l’auteur ait eu assez peu de goût pour pousser pendant deux ou trois pages et sans la moindre pointe de gaieté, cette comparaison à ses plus extrêmes limites. Catherine, comme femme et comme souveraine, était sensible aux louanges, mais encore ne fallait-il pas qu’elles prissent une forme ridicule. L'Impératrice-philosophe avait assez vécu dans l'esprit maniéré et élégant de Paris — quoique de loin pour apprécier comme elle le devait la lourdeur d’une telle comparaison. « Saint-Pierre de Rome est célèbre « dans tout l'univers, on s’en fait la plus grande idée, et cependant en la voyant on est encore surpris. La renommée de Catherine Il surpasse ce qu’on a publié des souverains les plus dignes de commander aux « hommes, et on trouve en approchant d'elle qu’elle est au-dessus de l'opinion qu’on s'en était formée. Saint-Pierre et Catherine sont les deux seules choses dont l'aspect ne diminue pas le prix... Saint-Pierre de Rome réunit tous les ordres de l'architecture. Catherine joint aux agréments de la femme la plus aimable, le courage et l'énergie d’un grand homme. Saint-Pierre inspire un respect religieux; il excite cette sorte de sensibilité que fait naître l'aspect de « limmensité. Catherine IL fait naître le même sentiment. Saint-Pierresurpasse les plus beaux monuments « de l’antiquité. Catherine est au-dessus de toutes les femmes qui ont régné ; elle égale Elisabeth dans la partie politique et la surpasse pour les soins de l’administration intérieure... »

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