Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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Catherine Il aurait été flattée d’une courte comparaison de ce genre arrivant incidemment dans une période Ou dans un entretien, quoique le Prince de Ligne ait dit qu'il ne fallait jamais lui faire une plaisanterie bien fine parce qu'elle l'entendait souvent à rebours ; mais elle avait trop d'imprévu dans l'esprit et dans le lansa3e pour accepter sans sourciller une si pesante com paraison. Elle ne pouvait toutefois en témoigner de l'humeur à son auteur; c’est pourquoi, sans le remercier d'autre façon, elle répondit à ce portrait, par un autre portrait, — le sien, — charmant en tous points celui-ci, où elle ne reste pas dans le vague et l’indécis comme Sénac de Meilhan, mais où elle détaille d’un air naïf et sincère ce qu’elle veut faire connaître de ses qualités et de ses défauts. Le buste est moulé de si aimable façon qu'il mérite d'être connu ; au surplus l’Impératrice qui redresse les swcessivités de Meilhan, s’est rarement exposée sous un jour plus vrai :

Mai 1791. Mercredi au matin.

« Je vous renvoie, Monsieur, la feuille et une copie « de la comparaison de l'Eglise de Saint-Pierre, ete., « que vous avez eu la complaisance de me laisser hier. « Voici à-peu-près mon portrait : Je ne me suis jamais « cru l'esprit créateur, j'airencontré quantité de monde, « auquel j'ai vu sans envie ni jalousie beaucoup plus « d'esprit qu’à moi. Il a été toujours très facile de me