Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

310 CATHERINE II ET LA RÉVOLUTION

Catherine, il suffit de consulter ses lettres à Grimm. Un an après, le 1% août 1792, à 7 heures du matin, elle lui éerit : « Sénac de Meilhan a toujours la meilleure « envie du monde de dire de belles choses : mais par « malheur elles ne sont pas tout à fait à son service, et « comme il veut toujours erdoctriner avec cela ses auditeurs, la plupart du temps ceux-ci restent bouche béante sans avoir rien entendu d’extraordinaire ou qu'ils ne savaient déjà. Il est très sûr qu'il ne saurait dire de quelle couleur il est. Pour sa comparai« son de Saint-Pierre, je dirai avec le grand-écuyer Narischkine qu'elle ne vaut pas dix sous. » Du reste il n'avait pas été besoin à l'Impératrice d'attendre au mois d'août 4792, Pour se faire, avec ou sans le secours du grand écuyer Narischkine, une juste idée de Sénac de Meilhan Si,dans ses deux premières visites, de Meilhan a parlé de ses mérites, de ses connaissances financières et de ses intentions, — et il n’a eu garde de l'oublier, — s'il l’a fait légèrement, sans trop appuyer, il estime bientôt qu'il n’est plus besoin de garder ces ménagements. Le 22 mai il a diné avecla souveraine, et il a eu avec elle un nouvel entretien. Cette troisième entrevue restera la dernière. Catherine a probablement percé à jour ses vues ambitieuses, et comme elle ne veut pas s’y prêter, elle s’en tient à lui indiquer le programme qu’il devra suivre pour l'histoire de Russie. Elle lui fait même comprendre qu'il n'a plus à prendre souci de se présenter à la cour.

Les relations « de bouche à bouche » entre Catherine et Sénac de Meilhan se ramenant à ces trois visites, il

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