Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

152 LA RÉFORME COMMERCIALE

La navigation aux colonies emploie 900 navires : elle doit appartenir exclusivement à la métropole, comme cela est en Angleterre depuis 1660. Mais il faut donner des assurances aux commerçants en rendant la justice plus prompte dans les colonies, où le moindre règlement exige un séjour de six à dix mois, en supprimant le droit de 360 livres pour 6 engagés, en punissant sévèrement les déserteurs et en réduisant les frais d'expédition. Moyennant cela, le commerce de France pourra fournir à tous les approvisionnements et le fera avec profit!.

La navigation dans l'Inde doit être favorisée par la mise en état de défense de nos comptoirs, par l'augmentation du nombre des pilotes à l'entrée du Gange et la diminution du droit de pilotage.

Celle des Iles de France et Bourbon sera exelusive ct interdite notamment aux Américains, qui y vendent leurs navires : elle doit être aussi favorisée par l’abaissement des frais d'amirauté.

Sur les côtes d'Afrique on entretiendra une force militaire, on établira des consuls aux Iles portugaises, où nous payons d'énormes droits de douane et d'ancrage; on fera le relevé des côtes; on maintiendra la prime de 40 livres par tonne.

Les Américains ne nous ont pas donné les faveurs commerciales que nous pouvions attendre d'eux ; ils tirent tout d'Angleterre? et perçoivent

1. Rapprocher des plaintes du commerceen 1789 (chap. 1, 22 et3). 2. V. la lettre de Talleyrand, citée au chapitre 1, Z 2.