Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LES TROUBLES 169

premier soin fut de rédiger une adresse à l’Assemblée nationale, où elle affirmait son dévouement à la mère-patrie!. Mais déjà les adversaires se remuaient. [ls essayèrent d'abord de tromper les patriotes en les alarmant à propos des esclaves ?. Ils agirent ensuite. Le Conseil supérieur de Bourbon, malgré l'attitude correcte de lAssemblée coloniale, fit obstruction à toutes ses mesures. Il refusa d'enregistrer ses arrêtés ou les enregistra avec des restrictions injurieuses ; il dédaigna de prèter le serment civique ; il provoqua même la discorde et obtint la scission de la municipalité de Saint-André, qui prononça sa propre dissolution. Cette politique eut le résultat espéré. L'indiseipline se mit dans les deux régiments de l'Ile de France et gagna les équipages de deux vaisseaux stalionnaires*. Le conflit s’aggrava et la Législative aura à connaître de la révolution de Bourbon.

Aux Indes, que le Comité colonial avait, de. parti pris, refusé de comprendre dans les décrets, « vu l'éloignement et les différences que l’on devait mettre dans l'organisation“ », les troubles provinrentde l’indécision même de la Constituante, et, comme ailleurs, du mauvais vouloir du gouverneur, le chevalier Du Fresne. En juillet 1790,

1. Adresse du 17 décembre 1790, lue le 23 avril 1791 ; — Arch.

parlem., XXV, 254; Proc.-verb., n° 630, p. 3, t. LILI, texte. 2. Adresse des gardes nationales de l'ile de France, sauvée du

naufrage de l’Amphitrite, lue le 9 février 1791 ; — Arch. parlem., XXII, 75-76 ; Proc.-verb., n° 557, p. 10-14, t. XLV, texte. 3. Rapport de P. Monneron, 18 août 1791; — Arch. parlem.,

XXIX, 501; Proc.-verb., n° 739, p. 3-5. 4. Paroles de Barnave, séance du 20 janvier 1791 ;— Arch. parlem., XXI1, 3495 Proc.-verb., n° 531, p. 19,5 XLTIT: