Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

170 LA CONSTITUTION COLONIALE

les Français de Chandernagor voulurent faire euxmêmes la révolution, et, comme partout, s’en prirent aux représentants du pouvoir. Le Conseil fut cassé et un autre nommé ; le commandant fut destitué avec les principaux employés ; la maison de justice fut envahie et les archives saisies ; les magasins royaux furent mis au pillage. Les habitants de Pondichéry protestèrent contre ces violences!. Mais ils en furent mal récompensés. Un mois après, sept d'entre eux, qui avaient osé demander l'application des décrets, furent arrêtés par ordre du gouverneur et sur mandat du président Coutou, mis aux fers, transportés sans ressources aux îles de France et Bourbon. Ils durent venir demander justice en France et ne le purent que grâce à la générosité de l'assemblée coloniale de Bourbon, qui paya le voyage?. C'était à peu près l’infortune de Bosque, le patriote de Tabago*,. ’ # *#

Mais c’est à la Martinique, et surtout à SaintDomingue, qu'il faut voir l'effet des fautes eommunes. Les colons de la Martinique, présents à Paris, vinrent le 11 mars 1890 remercier l’Assemblée

4. Déclaration de L. Monneron, 20 janvier 1791; — Arch. parlem., XXII, 349; Proc.-verb.,n° 537, p. 19, t. XLIIT.

2. Plainte déposée à la séance du 21 octobre 1191: — Arch. parlem., XXXIV, 347,

3. Des troubles eurent lieu aussi dans les autres villes, surtout à Karikal, qui fut occupée militairement. — V. les art. de M. Castonnet-Desfosses dans la Rev. de la Révolution, 1883, 1° sem., I, 233-248.