Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

180 LA CONSTITUTION COLONIALE

dats sont condamnés à être pendus pour désertion. Sous prétexte de mouvements autour de SaintMarc, le colonel Mauduit est envoyé avec un détachement de 180 noirs et 2 canons, pour faire une démonstration dans la ville et dans les campagnes voisines. Il est dirigé ensuite dans le Sud, vers les Cayes, où se font, prétend-on, des rassemblements de mulâtres, mais où les sympathies pour l’Assemblée de Saint-Marc sont restées vives !. En janvier 1791, tous les quartiers de l'ile semblent soumis; mais Jacmel est encore agité, et le gouverneur annonce de grandes sévérités si la tranquillité n'est pas complète dans un délai déterminé. Au Petit-Goave, où l’on a tiré sur une corvette royale, une assemblée paroissiale est convoquée avec programme fixé d'office, et menace est faite de traiter en suspects ceux qui s’abstiendraient d'y paraître. Des corps élus de l'ile, le gouverneur ne Joue et ne sert que l’Assemblée du Cap, et il la sert au point d'autoriser ses empiètements, d'engager les paroisses qui se sont éloignées d'elle à y envoyer des représentants, de présenter ses vœux comme ceux de la majorité des propriétaires. Cette politique, que l’on représente comme impartiale et conciliante?, eut l'apparence

1. Cf. les Nouvelles de Saint-Domingue, n°° 1A8, août et septembre 1190 (Arch. nation., Dxxv, 415) : Pacte fédératif des paroisses du Sud de Saint-Domingue.

2. Dans son Mémoire justificatif (Arch. nation., Dxxr, 46), Blanchelande s'exprime ainsi : « Résolu de suivre à la lettre les décrets nationaux portés pour cette colonie, de me conformer à l'esprit de l'Assemblée nationale dans toutes les occasions qui ne seraient pas prévues par ces décrets, de travailler sans relàäche à