Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

8 ÉTAT DE LA QUESTION EN 1389

autant de raison que de force: « Qui ne sait que 1 million mis en cireulation dans Île commerce peut produire 10 à 20 millions de travail, comme la ferme qui rapporte tous les ans, sans s épuiser ! Suivez la barrique de sucre qui va payer des cuivres en Suède, de la soie dans le Levant, et voyez combien d'ouvriers employés à façonner le cuivre et la soie peuvent devoir leur subsistance à cet échange !! »

Tels étaient les bénélices produits par les colonies. À quel prix élaient-ils obtenus? Que coûtait à la métropole son domaine colonial et quelle mise de fonds correspondait à ce revenu ?

Les dépenses de toute nalure, administratives, militaires, maritimes et diverses, s'élevaient à 17.647.748 livres. Mais les revenus propres des

. colonies, qui viennent en défalcation, se chiffraient par 7.173.333 livres ; la dépense totale à la charge de la métropole était done de 10.484.415 livres?. Or elle était exactement compensée par la perception en France des droits dits du domaine d'Occi-

partager 167 millions entre 8 millions d'ouvriers, ce qui ne ferait que 13 deniers par tète; d'où il suit que ces journaliers ont d'autres moyens de subsister où qu'il n'y a pas un si grand nombre d'hommes à alimenter par les colonies. »

4. Discours non prononcé (annexe à la séance du 24 septembre 1191 (Arch. parlem., XXXI, 294).

2. Rapport de Montesquiou, séance du 8 décembre 1789; Arch. parlem., X, 434, Proc.-verb., IX, n° 142, texte (marine, p. 1-36; colonies, p. 4-59).