Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

64 LA RÉFORME POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

tissement. Tout espoir est laissé aux réformateurs les plus absolus. Le gouvernement, si hésitant sur d'autres points, se montre téméraire sur celui-ci, et ose provoquer des réformes vraimentrévolutionnaires. Mais ce n'est pas seulement sur les plus graves questions de droit politique el social qu'il appelle l'attention, c'est aussi sur les errements économiques. Après avoir sollicité les discussions sur les règlements du commerce, les traités, les entraves « dont il faut affranchir le génie national », il signale l'importance particulière de la question des compagnies exclusives, et il déclare que le roi a suspendu sa décision définitive pour avoir l'avis de la nation intéressée. Il touche aux douanes intérieures, aux droils qui grèvent certaines fabrications, aux prohibitions qui frappent certains produits, comme les toiles peintes et les mousselines, aux primes dont jouit le commerce et notamment à celle qui favorise la traite et qui s'élève à 2.400.000 livres sur 3.800.00. Toutes ces indications sont un peu noyées dans l’ensemble, rapetissées au rôle de réformes fiscales. Mais elles s'adressent à des esprits bien préparés et résolus. Necker lui-même ne tardera pas à regretter d’avoir surexcité, même en cette question, l’ardeur novatrice. L'Assemblée fut bientôt à même de montrer ses dispositions. Dès le 8 juin, huit députés élus parles colons de Saint-Domingue présents à Paris solli-