Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LE PREMIER CONTACT . 65

citèrent de la Chambre des Communes, de la Chambre du clergé et de celle de la noblesse, la vérification de leurs pouvoirs et leur admission provisoire. Sans hésitation, « bien qu'il ait été observé à leur égard qu'il n’y avait eu aucune convocation », le tiers état « leur accorda la séance. sauf à statuer sur leurs droits d’après l'examen de leur nomination et de leurs pouvoirs », et le dépôt de ces pouvoirs fut autorisé le 13 juint. C'était reconnaitre le principe de la représentation coloniale.

Les intéressés ne trouvèrent pas un aussi favorable accueil auprès de la noblesse et du clergé?.

1. Cf. Brette, I, 301-302. — D'après le Récit des séances des Députés des communes et le Procès-verbal de la Chambre des Communes, n° 1, p. 39, et n° 3, p. 13, t. I.

Les 8 députés étaient, le 8 juin: comte de Reynaud, marquis de Rouvray, comte de Magallon, marquis de Perrigny, chevalier de Cocherel, Bodkin-Fitz-Gerald, marquis de Gouy, chevalier de Dougé. Le 13 juin, le comte de Villeblanche se joint aux premiers. Vers la mi-juin, d'après le procès-verbal de la Constituante du T juillet, 4 députés élus dans la colonie arrivent à Paris, et M. Brette, d’après des papiers d'archives (1, 304, note) en donne les noms : chevalier de Cocherel, Larchevesque-Thibaut, de Thebaudières et Gérard. Mais, d'une part, le procèsverbal du Serment du Jeu de Paume ne compte que 12 députés provisoires, et de l'autre, le chevalier de Cocherel était present aux séances du 8 et du 13 juin. Il y a donc erreur sur ce dernier nom. Les signatures apposées au bas de l'arrêté du 20 juin ne sont pas un moyen de contrôle, car il en manque trois. efssi l’on peut admettre une abstention intentionnelle du chevalier de Dougé et du comte de Villeblanche, on ne peut croire à un refus de la part de Gérard, le plus libéral des députés-colons et futur jacobin(cf. la liste des Jacobins, ap. Aulard : Z& Société des Jacobins, 1, xxxrv-uxxvr; et Brette, le Serment du Jeu de Paume, Charavay, 1893, in-8°.

2. Le Journal de Thibaut, curé de Souppes (Arch. nation. C*, I, 2), transcrit le « placet » à la séance du clergé du 10 juin,

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