Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LE PREMIER CONTACT 67

l'on pourrait accorder à la colonie, Les députés provisoires, se fondant sur la richesse de l'ile et sur son action dans le commerce national, demandèrent non seulement que la députation recût des pouvoirs définitifs, mais qu'elle fût portée à 20 membres !. Mirabeau s'éleva vivement contre cette prétention et soutint que la proportion suivie en France ne permettait pas d'attribuer à Saint-Domingue plus de 4 députés. Il eut en partie gain de cause : on fixa à 6 le nombre des représentants définitifs, et l'on donna aux autres le simple droit de séance?.

Le 7 juillet, la liste des 6 fut présentée par les intéressés eux-mêmes. Eile comprenait le chevalier de Gocherel et le marquis de Gouy d’Arsy, pour la province de l'Ouest ; de Thébaudières et Larchevesque-Thibaut, pour celle du Nord: le marquis de Perrigny et Gérard, pour celle du Sud ?.

députés aux Etats généraux, lesquels auraient pu être chargés d'y faire des pétitions; mais il en est autrement, et nous croyons que cela peut devenir très funeste. De là notre requête du 29 juin pour que l’Assemblée. nationale suspende l'admission définitive des députés de Saint-Domingue. »

1. Procès-verbal de l'Assemblée nationale, ap. Brette, I, 303.

2. Moniteur, 1, 117-124; Procès-verbal, 4 juillet.

3. Cf. Brette, 1, 304. — Les 12 ayant droit de séance (sur les 20, l'un était mort et l’autre malade) furent :

1° Pour la province du Nord : comte O Gorman, chevalier de Courrejolles, comte de Magallon, chevalier de Dougé;

2° Pour la province de l'Ouest: comte de Reynaud, marquis de Rouvray, comte de Villeblanche, comte de Noé;

3° Pour la province du Sud: Legardeur de Tilly, chevalier de Marmé, Bodkin-Fitz-Gerald, Duval de Mouville.

Le 15 mai 1790, de Thebaudières, démissionnaire, fut remplacé comme député titulaire par le comte de Villeblanche, suppléant: