Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

68 LA RÉFORME POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

Mais, dans la discussion, des paroles graves avaient été prononcées. Mirabeau, tout en se défendant de vouloir faire dévier le débat, fit valoir avec une ironie mordante toutes les objections que l'opinion philosophique adressait aux colonies et aux colons. « Qu'est-ce que cette balance de 600 millions, dit-il, dont on fait élalage au profit de Saint-Domingue ? Ne sait-on pas que les résul-

Larchevesque-Thibaut l'avait été, dès le 24 août 1789, par le comte de Reynaud (Brette, I, 305; II, 196).

M. Brette établit ainsi ladéputation de Saint-Domingue (IT, 539): 6 députés autorisés par l'Assemblée nationale, 8 ayant siégé, 93 n'ayant pas siégé. Mais le nombre des députés présents à varié. On pourrait, croyons-nous, disposer ainsi le tableau:

Juillet 1789: 6 titulaires, 7 suppléants (l’Assemblée admet 6 titulaires et 12 suppléants; mais, d'après l'Almanach de Versailles, 5 de ces derniers sont absents: comte O Gorman, chevalier de Courrejolles, comte de Noë, chevalier de Marmé, Legardeur de Tilly) ;

Septembre 1789: 6 titulaires, 9 suppléants (le chevalier de Marmé envoie, comme « secrétaire du comité colonial », une communication à la Société Massiac: cf. Proc.-verb. de la Sociélé

du 13 septembre; Archiv. nation., Dxxv, 85. — LarchevesqueThibaut est démissionnaire, mais remplacé par de Villeblanche, qui ne semble pas l'avoir été comme suppléant. — O Gorman et

de Courrejolles sont arrivés en France);

Novembre 1189 à mai 1790 : 6 titulaires, 11 suppléants (Chabanon des Salines et de Laborie sont admis comme suppléants, 98 novembre 1189; mais, en mai 1790, de Laborie et de Rouvray retournent à Saint-Domingue) ;

Mai 1190 à septembre 1191: 5 titulaires, 9 suppléants (de Cocherel est marqué absent sur la liste du 17 juillet AT9L):

Nous ne donnons pas cet état de présence comme certain. Ainsi de Noé et Legardeur de Tilly, qui habitaient en France et qui sont absents en juillet 1889, ont peut-être, comme deMarmé, qui était dans le même cas, fait leur apparition à l'Assemblée. Nous n'en avons pas trouvé la preuve. Nous ne parlons pas de la fausse sortie des députés titulaires au 16 mai 1191; on sait qu'ils ont bientôt reparu aux séances. ,