Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (30 MARS 1700) 123

une correspondance avec le duc d'Orléans. C’est dans des papiers anglais qu’on a fait insérer cette découverte faite à Paris. Le chaud baron doit pardonner à ceux qu'il a parfois maltraités : je crains que la présidence ne soit orageuse. (Papiers R.. Lindet.)

LXII — Au même. Le 30 mars 1790.

[Il traite diverses questions d’administration touchant le département et le district de Bernay, puis en post scriptum il ajoute :|

Les motions du Palais-Royal contre la Caisse d’escompte ont donné de l’inquiétude. M. Necker se trouve mieux, et probablement il n'ira pas aux eaux : il vient de livrer un combat au Comité des finances, et il se plaint de ce que l'Assemblée ne lui donne pas assez de confiance et de ce qu'il y est ouvertement attaqué, sans qu’on prenne sa défense. Les obstacles s’attachent à sa place.

Dans l’impuissance prévue d'exécuter un travail très prompt en finances, il a peut-être été impolitique d’attaquer le crédit personnel du ministre, et celui de la Caisse : c'était l'unique base du crédit public. Mais il était nécessaire qu’on fût convaincu qu'il n’y avait pas d’autres ressources, avant de tenter celles qui devaient tant répugner au clergé et à la noblesse.

On est encore en défiance. Nos aristocrates parlent de l'Espagne, de Naples, de Sardaigne, d’armées, de flottes. Les mouvements des ambassadeurs dans Paris sont observés. Quand ils vont en conter à quelque belle, on jure qu’ils conspirent contre la France. J'espère qu'un jour nous adopterons la diplomatie des Ottomans. (Papiers R. Lindet).