Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

146 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

les pensions sur le Trésor royal. On s'attendait à quelque acte plus vigoureux. On dit : « N’est-ce que cela? » Ils ont eu même l'air d’être étonnés d'avoir tant travaillé pour une mine qui produit si peu d'effet. Cette pièce va courir le monde; elle n’empêchera pas le débit des assignats. Le décret concernant la religion, contre lequel protestent ces messieurs, est inséré dans la déclaration ; c’est une suffisante réfutation. On débite cet ouvrage sous le cri : Déclaration des membres de l’Assemblée nationale protestant contre le décret en faveur de la religion catholique (1).

Le chapitre d'Évreux avait eu la précaution d'envoyer à celui de Paris la procuration pour protester; et deux chanoïnes de Paris députés, signent, tant pour eux que pour le chapitre de Paris, et ceux qui avaient eu le même zèle que le chapitre d'Évreux : je m'étonne que celui de Lisieux ne figure pas dans cette légende. Je crains que quelques brouillons d’évêques ne fabriquent quelques tristes jérémiades, sur le dépouillement auquel on réduit le clergé, et que beaucoup de curés ne croient faire une belle œuvre, et bien méritoire, en donnant au diable l’Assemblée nationale et ceux qui suivront ces décrets.

[Il excuse, en terminant, les Comités de ne pouvoir répondre aux mémoires des paroisses : 1° par les difficultés de résoudre ces affaires; 2° par ce fait qu’en attendant, les affaires se concilieront, ou que l’un des partis deviendra absolument prédominant.| (Papiers R. Lindet.)

LXXVII. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 5 mai 1790.

Messieurs, je ne crois pas avoir à me justifier auprès de vous, de ce que vous ne trouverez pas mon nom inscrit

(1) Déclaration d'une partie de l’Assemblée nationale sur le décret rendu le 13 avril 1790, concernant la religion 2 mai). Paris, Gulley, 1790, in-4. Bibl. nat., Lb#°/3363.