Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (5 MAI 1790) 140

dans les lieux où l’on serait certain qu’elles ne pourraient avoir aucunes funestes suites.

Je dépose toutes mes inquiétudes dans votre sein, persuadé que le repos de la ville ne peut être confié à des surveillants plus sages et plus zélés; également persuadé que vous croyez que je ne négligerai jamais rien de ce qui sera en mon pouvoir pour écarter tout ce qui pourrait préjudicier au bonheur de mes concitoyens. (Arch. Bernay.)

LXXVIIL — À R. Lindet. Le 5 mai.

[Il est fâché de voir son frère arrêté par les réclamations des paroisses demandant des changements dans les cantons. La formation en départements et en districts est décrétée d’une manière fixe ; et s’il y a des changements à faire, ce ne sera que d’après l’avis des départements intéressés, par l’Assemblée nationale elle-même. La division des districts en cantons pourra avoir lieu par les assemblées de département.]

Chaque jour démontre la nécessité d'accélérer l’organisation de ces compagnies administratives qui doivent faire le salut de la France; elles sont nécessaires pour rétablir la perception de l'impôt, pour assurer le succès de l’opération sur les biens du clergé, et pour maintenir l’ordre, qu'on ne désespère pas encore de troubler.

C’est à Toulouse qu’on a essayé d'établir le foyer de la contre-révolution (1). On a indiqué, au prône, des assemblées dont l’objet était de réclamer la conservation de l’archevêque, des chanoïnes, des paroïsses, des annexes, des moines, des religieuses, et surtout des confréries. Il y à eu quelque tumulte, prise d'armes. Une proclamation très sage de la municipalité a interdit ces assemblées. L'affaire a été rapportée hier au soir à l’Assemblée natio-

‘(1) Voir le Moniteur, réimpression, IV, 287.