Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (16 JUILLET 1700) 20 790) 7

CXIIT. — À R. Lindet.. Le 13 juillet 1790 (1).

Mon frère, je retarderai mon voyage à Bernay. Je sentais que je ne pouvais pas arriver assez tôt ; j'ai craint ce que j'aurais éprouvé. La situation de mon frère m’obligera à ne pas différer iongtemps ; je compte partir dans le courant ou sur la fin de la semaine prochaine...

J'ai vu plusieurs de nos concitoyens qui m’annoncèrent la perteque votre lettre me confirma'dimanche. Puissé-je, en arrivant à Bernay, vous trouver tous moins malheureux et moins affligés!

.…… On ne parle plus de guerre : il eût été trop imprudent d’en parler en présence des députés des provinces. On s’est aperçu que les premiers bruits n’avaient pas été bien accueillis. J'aurais de la peine à quitter, dans un moment où je croirais avoir besoin de grossir de mon suffrage les voix négatives. Je crois que, si le danger n’est pas écarté entièrement, du moins, il l’est pour quelque temps. (Papiers R. Lindet.)

CXIV. — À R. Lindet. Paris, le 16 juillet 1700.

Mon frère, la fête du 14 juillet s’est passée sans accident. Les terreurs de Paris et des provinces sont dissipées ; chacun s’en retourne fort content.

La nation est ce qu’elle a toujours été, et la Cour sera ce qu’elle voudra, quand elle aura la faculté de vouloir : voilà le résultat de mes réflexions sur la confédération.

Trois jours d’illuminations célèbrent ce grand jour. Cependant il existe un grand nombre de personnes qui expriment assez hautement leur mécontentement. Le roi

(1) Toutes les lettres qui vont suivre pendant le mois de juillet sont adressées à R. Lindet et font partie de ses papiers personnels, conservés par sa famille.