Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

212 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

tocratie s’est signalée par un assassinat atroce près d'Avignon. Un vieillard commandant des gardes nationales, nommé Maire, a eu l'option d’être pendu ou fusillé. La famille a assisté à son supplice, et son fils prêtre a été forcé de le confesser.

L'évasion de M. Bonne-Savardin des prisons de l'abbaye Saint-Germain donne beaucoup d'humeur : il avait été arrêté à Pont-Beauvoisin et ramené à Paris. Ses papiers et sa personne devaient fournir des éclaircissements pour l'affaire de Maïllebois. M. de Saint-Priest, désigné sous le nom de Farcy, brave maintenant l'orage.

L'ordre du jour est déjoué à chaque moment... L'affaire des tribunaux d’appel n’est pas décidée encore : elle va peut-être être terminée aujourd'hui. Jevoudrais bien voter avant de partir. Mon départ est fixé à la semaine prochaine. Je serais fâché qu’on sût le jour de mon arrivée à Bernay; je ne le sais pas moi-même. (Papiers R.. Lindet).

CXVIIL — Au même. Le 27 juillet 1790.

Les fêtes de la Confédération auraient dû humilier ou intimider les ennemis de la Révolution. Le jour même, je jugeai qu’elles ne serviraient qu’à leur donner une nouvelle audace; elle va toujours croissant. Si la Cour était mieux organisée, quel parti elle aurait tiré de l’enthousiasme absurde de la majeure partie des têtes françaises! La sainte Ampoule de Reims sera bientôt renvoyée à Saint Rémy. MM. les commissaires de la Commune de Paris ont présenté une adresse tendant à conserver les dispositions du Champ de Mars, auquel ils désirent qu'on donne le nom de Champ de la Fédération. Ils désirent que ce soit dans ce lieu que les monarques français soient investis du pouvoir qui leur est confié. Cette idée a été applaudie et renvoyée au Comité de Constitution. (Papiers R. Lindet.)