Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (17 SEPTEMBRE 1700) 5t9

que par l'enthousiasme : il semblait s'être refroidi;le calme de l’apathie pouvait présager de nouveaux oragés. Les esprits paraissent se réchauffer. La cessation des travaux, les approches de l’hiver sont encore deux écueils contre lesquels le vaisseau de la chose publique peut échouer, s’il n’est pas habilement gouverné.

Le parti antipopulaire affecte des espérances et multiplie ses efforts. L’audace et l’opiniâtreté des antipatriotes sont incompréhensibles. L'émission des assignats ou quittances de finances leur donnera le coup de grâce. Ils vont remuer pour que la légion des religieuses soit grassement pensionnée; ils espèrent que la Constitution sera étouffée par le poids des impôts dont ils sollicitent la création. J'ai peur qu'ils ne parviennent à faire attacher un intérêt aux quittances de finance. Bien des patriotes auront peine à sacrifier, en ce cas, à la chose publique.

Vosemployés prendront l’alarme du décret qui ordonne de rechercher les coupables de négligence ou de manœuvres pour retarder ou empêcher le recouvrement de l'impôt. Leur marche aurait été spécialement dénoncée, si ce n’est que je n'avais pas la pétition authentique de vos aubergistes. (Papiers R. Lindet.)

CXXII. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 17 septembre 1790.

J'ai l'honneur de vous adresser la réponse du Comité des finances à la pétition des aubergistes. Elle leur donne l'espoir bien fondé que les abus dont ils se plaignent seront réformés par le nouveau mode d'imposition; il n’est pas encore possible d'annoncer quelles seront les dispositions adoptées par l'Assemblée nationale. En attendant, l'impôt doit être perçu, parce qu'il serait impossible d'entretenir le mouvement de la chose publi-