Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (30 SEPTEMBRE 1790) 227

ment populaire; que la Cour a été enlevée et amenée À Paris contre son gré; de compromettre ceux qu'on regardait comme les auteurs de la Révolution. Et comme l’esprit dominant de la Cour était fort ridicule et fort inconséquent, toute cette procédure a dû être extravagante. Je crois qu’elle sera jugée telle, après avoir fait perdre un temps précieux (Arch. Bernay.)

CXXVI. — À R. Lindet. Le 28 septembre 1790.

L'hiver nous procure de l'inquiétude. Les travaux ne vont pas; le commerce souffre de plus en plus. L’aristocratie se propose de fermer les cordons de sa bourse, de ne rien consommer et de forcer le peuple à redemander l’ancien régime. Les laboureurs travaillent à désespérer les artisans par la cherté des grains. La liberté du commerce des grains est une belle mesure, mais est-elle bien adaptée aux circonstances ?

Si on se hâte de vendre, les écus seront forcés de sortir; mais combien de gens insolvables vont se mettre Sur les rangs pour acquérir! (Papiers R. Lindet).

CXXVII. — Aux officiers Municipaux de Bernay. Le 30 septembre 1790.

Messieurs, la rencontre singulière de MM. Barnave et Cazalès, qui se présentèrent concurremment à la tribune pour se disputer la parole, fit mardi (1) une impression sur l’Assemblée qui se termina par des applaudissements réitérés, lorsque la victoire se décida une seconde fois pour le vainqueur du bois de Boulogne. La discussion fut fermée, et M. de Cazalès réduit au silence. Mercredi, ce

(1) Séance du 28 septembre. Moniteur, réimpression, V, 774.