Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
INTRODUCTION. XIX
pondance donne sur l'attitude Le puissances européennes à cette époque, les renseignements les plus circonstanciés; elle mérite particulièrement attention des historiens, car le comte Saint-Martin de Front, qui représentait alorsle Roi de Sardaigne Victor-Amédée IIT auprès du Roi d'Angleterre George IL, jouissait de la confiance de lord Grenville. C'était de plus, on le voit du reste par ses dépêches, un esprit d’une grande finesse et d’une grande ductilité. L'auteur de cette correspondance entretenait avec Grenville des relations intimes qui lui donnaient fréquemment accès dans le privé du Foreign Office, où il recevait sur les mobiles secrets de la politique du cabinet Pitt de véritables confidences consignées au cours de ses lettres.
Ces documents mettent à découvert les vues du cabinet de Londres pendant la période même qu'embrasse la mission de Talleyrand : on y voit inquiétude que causait au Roi de Sardaigne, comme à tous les souverains de la coalition, cette mission de Londres dont le succès pouvait briser leur concert au moment même où il se formait.
La maison de Savoie, dans cette période de la Révolution, demeurait fidèle à la politique qu’elle avait suivie dans tout le cours du dix-huitième siècle : croyant assurer son salut par les rivalités de la France et de VAutriche en Italie, elle favorisait ces rivalités. Ce qu'elle recherchait par-dessus tout, c’était de s’agrandir aux dépens du Milanais ; et si ses efforts rencontraient
l'opposition déclarée de l'Autriche, ils obtenaient par b.