Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
XXIV IXTRODUCTION.
Il en résulte aussi que les motifs qui déterminèrent le cabinet britannique à désavouer la déclaration officielle de neutralité obtenue par Talleyrand, sont bien ceux que Talleyrand indiquait comme capables d’entraîner la rupture, c’est-à-dire la menace directe au Stathouder; que, sur ce point, le vœu du peuple anglais était conforme à celui de son gouvernement, que whigs et tories s’accordaient pour faire de cette question la condition sine qua non du maintien de la paix.
Il faut donc reconnaître que les vues politiques de Mirabeau et de Talleyrand étaient pleines de justesse et de pénétration. Elles avaient rencontré dans ce dernier un interprète d’une habileté supérieure. Au milieu de toutes les difficultés qui avaient assailli sa personne ef traversé sa négociation, il était parvenu à faire prononcer le cabinet britannique. Quand il quitte Londres en juillet 1792, il à obtenu la reconnaissance du gouvernement nouveau issu de la Constitution de 1791, et la déclaration de neutralité qui est observée jusqu'au jour où les cas de rupture qu'il avait prévus se réalisent.
M. de Sybel le reconnaît sans ambages. « A la vérité, « Talleyrand était parvenu à arracher au gouverne« ment anglais la promesse qu'il resterait neutre , « même si la France envahissait la Belgique. La Hol« lande seule devait être exceptée‘.»
La mission de Talleyrand ayant pris fin au 10 août,
* Voir Sysez, L'Europe pendant la Révolution, 1. I, p. 381.