Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
INTRODUCTION. XXV
bien qu'il se montrât disposé à la continuer, nous n'avons pas donné sa correspondance d'Angleterre postérieure à celte date, parce qu’elle a déjà été publiée soit par Lytton Bullwer, dans son Essai sur Talleyrand, soit par M. Robinet, dans ses Aecherches sur la diplomatie de la République.
Quelques biographes de Talleyrand se sont demandé, en s'appuyant sur le témoignage de Chénier !, si sa mission à Londres ne s'était pas prolongée au delà du 10 août. I] résulte de nombreux témoignages consignés dans les Archives du ministère des affaires étrangères, que Chauvelin fat seul chargé de la légation de Londres à partir du 10 août, et que Duroveray fut rappelé lui-même au commencement d’octobre *. Les documents abondent pour prouver à la
! Séance du 18 fructidor an I. — Motion de Chénier en faveur du rappel de Tal'eyrand :
« Dans le temps même où il était proserit en France par Robes« pierre et Marat, Pitt le proscrivait en Angleterre... etc., ete. C’est « au sein d'une république, dans la patrie de Benjamin Franklin, « qu'il a été contempler le spectacle imposant d’un peuple libre, en « attendant que la France ait des juges et non des meurtriers, une « République et non une anarchie constituée. »
? Noël, envoyé après le 10 août pour servir de coadjuteur à Chauvelin, écrit au ministre des affaires étrangères, le 3 septembre 1792:
« Si l'on rappelle M. Chauvelin, je propose M. de Sémomville. Sinon, je pourrais peut-être alors, sans avoir les talents de M. de Talleyrand, y suppléer par mon zèle et mon patriotisme, etc. »
Un agent secret écrit au ministre, le 16 octobre 1792 :
« Noël soutient, et je ne suis pas éloigné de le croire, que Reinbart regardait Chauvelin comme un homme léger et changeant dix fois de manière de voir dans peu de temps. Un fait positif est que le Prélat dine souvent avec Narbonne et Mathieu de Montmorency, et