Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 369

lequel il serait peut-être téméraire de compter dans plusieurs autres cours de l'Europe, qui ne se sont encore déclarées ni pour ni contre la France.

Les premiers soins de votre administration, Monsieur, se porteront donc sans aucun doute vers la mission de l'Angleterre ; vous connaissez les personnes à qui le Roi l'avait confiée, tant sous le ministère de M. Delessart que sous celui de M. Dumouriez; vous désirerez de connaître leurs travaux, l'esprit qui les guide et la disposition qui les anime. Nous devons donc croire, Monsieur, et cette certitude peut seule nous dispenser d’en former la demande, que vous voudrez bien vous faire représenter la suite de toutes nos dépêches depuis l’époque de notre arrivée en ce pays. Nous vous prions même de prendre la peine de relire toutes celles qui avaient été écrites à M. Delessart par M. de Talleyrand, pendant qu'il avait été envoyé seul ici par ce ministre. Vous reconnaîtrez, Monsieur, dans ces dernières, quelques vues et quelques pronostics, qui ont été depuis assez heureusement justifiés par les événements ; vous y verrez de plus à quelle intention et dans quel système notre association avait été conçue, proposée à M. Dumouriez et adoptée enfin par lui.

Nous nous en rapporterions donc, Monsieur, avec confiance à la suite de notre correspondance qui est entre vos mains, pour vous donner une idée juste de nous et de nos travaux jusqu'à ce jour : mais vous verrez par la dernière note que nous avons présentée au ministère britannique et que nous avons adressée à

24