Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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rité les motifs divers qui, dans les combinaisons de la politique tant intérieure qu'extérieure, peuvent déterminer son gouvernement à des guerres maritimes, il en résulte que celui-ci ne doit guère désirer le changement d’un état de choses qui lui laisse toujours une latitude favorable à l’autorité.

Vous comprendrez encore, Monsieur, que la déclaration du Roi de Hongrie pour la sûreté des mers, le vœu de l’Assemblée nationale et la proclamation faite en Angleterre pour défendre la course, concourent au grand but de donner pour le moment actuel la plus grande sécurité possible au commerce maritime de toutes les nations, la négociation dont il s’agit a perdu par là même son importance provisionnelle, soit pour la France elle-même, soit pour les autres puissances, et qu'il ne serait point étonnant qu'on renvoyât à s’en occuper jusqu'à l’époque où la paix générale et les communications politiques étant rétablies, les puissances européennes pourront concerter les moyens d'abolir non seulement entre elles, mais chez les puissances barbaresques, une pratique aussi odieuse.

Si, dans le moment actuel, et pour ainsi dire sur la motion de l'Assemblée nationale, l'Angleterre entrait de plein gré et sérieusement dans cette négociation avec nous, elle montrerait assurément par là des dispositions bien plus favorables pour nous qu'une simple neutralité. Nous pensons même que, de sa part, la renonciation à une pratique qu’elle regarde comme un droit, et comme un droit souvent très lucratif, devrait