Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 385

être plutôt la conséquence que le préliminaire d’une alliance entre les deux nations. Or, Monsieur, cette alliance n'existe point encore, et vous conviendrez qu'avant de l’effectuer, la situation actuelle de la France nous présente, dans la catégorie des services qu'un État peut demander à un autre, bien des degrés à parcourir.

Nous en avons indiqué quelques-uns, Monsieur, des plus importants dans notre note du 18 juin au ministère britannique. M. Desrenaudes doit vous en avoir remis une copie avec notre dépêche n° 15', et nous ne vous cacherons pas, Monsieur, qu'il nous a été bien agréable de recevoir à ce sujet vos observations.

Le maintien de l'indépendance de la France et de sa liberté, l’affermissement de la constitution qu’elle s’est donnée, la dissolution de la ligue monstrueuse qui s’est formée pour la détruire, ou du moins la préparation des obstacles qui peuvent, ou arrêter les progrès de cette ligue, ou en empêcher les succès, tels sont, Monsieur, les grands intérêts qui nous paraissent devoir être sans cesse présents à ceux qui représentent le Roi auprès des puissances étrangères. C’est dans cet esprit que nous avons conçu et rédigé, non seulement cette dernière note, mais encore celle du 15 mai, dans laquelle nous avons exposé en détail et avec la confiance due à une puissance dont on estime l'amitié, les raisons qui, de la part de la France, justifient la

1 Voir lettre du 28 mai 1792.

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