Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

% MISSION DE TALLEYRAND

les duchesses de Glocester et de Cumberland, bellessœurs du Roi. L’ambassadeur de France est le seul qui n'y aille pas, et cela parce que la Reine de France, qui ne pardonne pas à ces femmes de n'être pas nées princesses, a fait dire au chevalier de la Luzerne de ne pas aller chez elles. Vous sentirez aussi bien que moi que, dans l’état actuel des choses, il serait, et ridicule et inconvenable que cet ordre subsistât; ayez done, je vous en prie, la bonté d’en parler à M. Delessart ; je suis certain que l’on ne peut rien faire de plus agréable à tout ce qui aime la révolution française en Angleterre et à tout ce qui désire une alliance avec la France; et je vous assure que c’est une des plus impor fantes petites choses dont on puisse s'occuper. Adieu, je vous aime et je vous embrasse de tout mon cœur. Répondez-moi donc quelques mots.

II

BIRON A NARBONNE

Valenciennes, le 9 décembre 1791. J'apprends dans l'instant, mon cher Narbonne, que tu es ministre de la guerre"; j'en suis bien aise, parce

1 Lord Gower écrivait le même jour au Foreign-Office : « M. Louis « de Narbonne est nommé ministre de la guerre; ses tendances et sa