Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
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que ce département exige des soins pressans et actifs ; que rien n'est encore perdu, quoique tout soit bien mal, et que tu pourras réparer tout mieux et plus promptement qu'un autre. Avant les rapports officiels que nous allons avoir ensemble, avant que j'aie des comptes à rendre au ministre, je veux te donner un état de situation exact de ce que je vois et de ce que je sais : notre armée du Nord est beaucoup mieux qu'on ne pense ; elle sert bien, la discipline et l'instruction y font des progrès rapides, les principes et les propos de M. de Rochambeau sont bons; il est d’une activité étonnante et prodigieusement utile; le soldat a de la confiance en lui, et c’est à cette seule confiance qu'est due la bonne conduite des troupes’ ; mais nous manquons absolument d'officiers généraux et d'officiers supérieurs.
M. de Rochambeau a chargé Chauvelin de suivre, pendant qu'il est à Paris, les affaires de son armée « compétence sont aussi bien appropriées à la situation que celles « d'aucun des candidats qui pourraient briguer le ministère dans les « circonstances actuelles. »
Dans la séance de la Chambre des pairs du 13 novembre 1821, M. de Talleyrand dira de Biron et de Narbonne :« ...le duc de Lauzun (Biron) qui avait tous les genres d'éclat, beau, brave, généreux et spirituel; le chevalier de Narbonne étincelant de gaieté et d'esprit. »
1 Carnot, rendant compte à la Convention de l’état de l’armée, dira de Biron :
« Nous n'avons pu ne pas voir que l’armée du général Biron est « travaillée dans tous les sens par les plus dangereuses intrigues; « le général Biron, seul, la soutient contre la séduction par l’ascen« dant que lui donnent sa droiture, son courage et son dévouement « sans bornes à la cause qu’il a embrassée, et dans laquelle il a «“ constamment marché sans dèvier un seul instant. »