Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
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ciant au pillage et dévoue à la mort le navigateur qui veut les défendre : tel est l'honorable objet de la proposition que le Roi fait à Sa Majesté Britannique.
Le Roi ne la considère point dans son rapport avec l'intérêt particulier de la nation française; Sa Majesté sait que les avantages qu’elle présente doivent être plus grands pour un peuple essentiellement maritime, et dont les relations de commerce et les possessions coloniales s'étendent pour ainsi dire d’un pôle à l’autre, que pour une nation principalement agricole comme la France. Ce n’est done point ici une combinaison dictée par cette rivalité de pouvoir ni par cette cupidité mercantile qui ont si longtemps ensanglanté l'Europe; c'est une grande mesure de bienfaisance, de justice et d’humanité, que le bien général des peuples, la morale et une politique bien entendue ont suggérée; ce vœu, digne de Sa Majesté et de la nation libre qui l'a formé, n’est pas moins digne du Prince auquel il s'adresse, et qui, autant par son caractère personnel que par sa position et son influence politique, semble appelé à le réaliser.
Déjà, dans le traité de navigation et de commerce du 26 septembre 1786, la France et la Grande-Bretagne ont respectivement renoncé à ce trafic odieux pour toute querelle qui leur serait étrangère. Aujourd'hui, dans la guerre que la France se voit forcée de soutenir contre l'Autriche pour le maintien de son indépendance et de sa liberté, les deux puissances belli-
gérantes ont spontanément résolu, l'une et l’autre, de