Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
A LONDRES. #15 laisser un libre cours au commerce maritime; que cette résolution, adoptée par toutes les puissances qu’elle intéresse, devienne la base d’un nouveau droit entrelesnations, quiresserrelesnœudsquiles unissentet diminue entre elles les motifs de division et de rupture, et que du sein d’une guerre entreprise contre la liberté, on voie sortir les premiers fils de ces liens de concorde et de paix qui doivent embrasser le genre humain et assurer sa félicité.
Le Roi des Français communique avec une Juste confiance à Sa Majesté Britannique des réflexions qui lui paraissent répondre également aux sentiments de justice et d'humanité dont elle est animée, à ses dispositions pacifiques et à l'intérêt bien entendu du commerce et de la navigation. Sa Majesté ne se dissimule pas que l’état présent de l'Europe peut apporter quelques obstacles au prompt accomplissement de cette mesure salutaire; mais elle sait aussi tout ce que le concours de la Grande-Bretagne doit ajouter de poids à ses représentations, et combien il peut en accélérer l'effet; en conséquence, elle invite Sa Majesté Britannique à lui faire part de ses vues sur les moyens les plus propres à assurer promptement à l'Europe un si grand bienfait”.
1 Le jour même où Chauvelin remeitait la note qui précède à lord Grenville, le duc de Brunswick, commandant les armées combinées
de l'Empereur et du Roi de Prusse, lançait son fameux manifeste, qui ne fut connu à Paris que le 28 juillet.