Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
6 MISSION DE TALLEYRAND
près du ministre de la guerre; il a de lesprit beaucoup, il est d'une très grande intelligence; tu ne peux imaginer à quel point il a été utile ici et avec quel succès il a dirigé M. de Rochambeau dans des circonstances fort difhciles qu'il n’entendait pas parfaitement bien : je puis t’assurer que, sans lui, il ne s’en serait jamais tiré; il est important et heureux que Chauvelin conserve sa confiance: il connaît à merveille et notre armée et les individus qui la composent; je te demande en grâce de le voir et de le croire. Il s’en faut bien que ce soit un homme ordinaire, et en le connaissant davantage, tu verras à combien de choses il est propre. Dis un mot honnête pour lui à M. de Rochambeau quand tu l’auras vu; cela mettra le général à son aise, l’évitera beaucoup d’importunités, et tu sauras beaucoup mieux à quoi l'en tenir.
Parle à l'Évêque! de deux lettres que je lui ai écrites relativement à la Prusse; je voudrais que la proposition füt faite à M. Delessart par toi, et que le commencement de ton ministère füt marqué par le plus grand et le plus brillant service que l’on puisse rendre à la nation française et au Roi.
! C'est ainsi que les amis de Talleyrand, le désignaient, à cetie époque, dans l'intimité.
Talleyrand avait donné sa démission d'évèque dans les premiers jours de janvier 1791.
Voici dans quels termes il annonçait celte démission aux administrateurs du district d'Autun, le 20 janvier 1791 :
« Messieurs, j'ai été choisi, il y à quelques jours, par MM. Les électeurs de Paris pour être un des administrateurs de ce département; il m'a été impossible de ne pas accepter un témoignage de