Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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nufactures anglaises, la division du travail, suite de cette grande fabrication et produit de grands capitaux dont le commerce anglais a la disposition. Enfin, lingénieux emploi des forces mécaniques adaptées aux différents procédés des manufactures, a donné le moyen aux manufacturiers anglais de baisser les prix de tous les articles d’un usage journalier, au-dessous de celui auquel aucune autre nation peut les établir.

2 Les grands capitaux des négociants anglais leur permettant d'accorder des crédits plus longs qu'aucun autre négociant d’aucune autre nation ne pourrait le faire. Ces crédits sont toujours au moins d’un an, et souvent s'étendent beaucoup au delà. Il en résulte que le négociant américain, qui tire les marchandises d'Angleterre, n’emploie presque aucun capital à lui dans le commerce et le fait presque en entier sur les capitaux des négociants anglais : les articles qu'il a reçus d'eux à crédit, il les revend de même à crédit aux marchands détailleurs, et ceux-ci aux consommateurs. Ce n’est que quand ces consommateurs ont payé que le débitant paye le négociant américain. À son tour, le négociant américain ne paye son correspondant d'Angleterre qu'après qu'il à été remboursé par les débitants. Ainsi, il n’y a de réels que les capitaux du négociant anglais et les moyens du consommateur. Tout le reste est crédit et circulation. C’est donc de fait l'Angleterre qui fait le commerce de consommation de l'Amérique. On doit bien croire que le négociant anglais doit, de manière ou d'autre, charger ses