Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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avec la Hollande; elle n’en avait point avec la France, même avant la révolution française; et c’est à tel point que les lettres de change qui se tirent de ce continent-ci, se tirent toujours payables à Londres. Ce change est constamment contre l'Amérique dans une latitude de 6 à 12 pour 100”. Mais cette défaveur ne dégoûte point de tirer des marchandises d'Angleterre, parce que le consommateur qui les demande et qui peut suffire à les payer avec l'énorme addition de prix occasionnée par le fret, par l'intérêt d’un long crédit, par deux ou trois bénéfices ou commissions de vente, n’est point arrêté par l’addition du change ; mais cette cherté du papier sur Londres encourage fortement le négociant américain à chercher des moyens de remises en Angleterre, et comme il n’a point de marchandises manufacturées à envoyer en échange, il envoie des denrées brutes qui apportent un double profit à lAngleterre. C’est ainsi que l'intérêt des Américains se joint à leur inclination pour assurer à l'Angleterre la jouissance de tous les avantages qu'un peuple peut retirer de l'existence d’un autre peuple.

C'estdoncàalAngleterreque l’Amériqueveutêtre utile.

: Le change entre l'Angleterre et les États-Unis ne varie guère que dans la limite de 1/2 pour 100 au-dessus ou au-dessous du pair. Exceptionnellement, lorsque les exportations des États-Unis ont eu une grande importance, il s’est élevé jusqu’à 2 pour 100 en faveur de l'Amérique.

Actuellement (mars 1889), il est de 1/2 pour 100 environ en faveur de l'Angleterre, Cette situation, qui se présente habituelle-

ment dans le premier semestre de l’année, est le plus souvent renversée dans le second semestre.