Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 37 commission, elle n’est pas acceptable avec Popinion que j'ai du ministre des affaires étrangères. Ma santé ne me permet guère d’ailleurs de m'occuper d’affaires. J'ai la jaunisse, la fièvre, je suis souffrant, j'ai besoin de me reposer et j'y suis déterminé. Je ne vous cache pas que je suis profondément indigné du ménagement criminel qu'a le ministère pour les nouveaux royalistes qui sont apparemment les nouveaux contre-révolutionnaires, puisque, de peur de leur déplaire,on n'ose donner aux bons citoyens que l’on connaît être irréprochables, les commissions importantes auxquelles on les croit propres. Si ce n’est pas celte raison, je dois croire, par une longue suite d'exemples, que M. de Lafayette, qui règne maintenant très ostensiblement aux dépens de qui il appartiendra", ne l’a pas permis et que l'exécution de sa volonté est la première de toutes les affaires. Comme ce n’est pas ainsi que s'entend la liberté, je ne veux plus servir du tout, ni en France ni en Corse, jusques à ce que l’on puisse se dévouer à la Constitution sans devenir suspect; j'enverrai done à l’Assemblée nationale ma démission motivée, et je servirai volonfaire dans une garde nationale quelconque jusques à ce que je croie pouvoir avec honneur me retirer tout à fait. Ne croyez pas cependant que ma très juste indignation me fasse perdre un instant de vue la crainte de vous compromettre. J'attendrai avec patience le temps

! De qui il appartiendra doit désigner le Roi. C’est l'expression

qu'employait déjà dans ce sens Mirabeau quand il écrivait de Berlin à l'abbé de Périgord.