Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

50 MISSION DE TALLEYRAND

tout j'ai été fort content, la note de la municipalité de Strasbourg relative à la détention de M. Albert à Lancaster. Il va suivre cette affaire ; vous pouvez en assurer M. de Dietrick”.

On nous donne encore ici quelques inquiétudes sur de faux assignats; M. Hirsinger * est sur la trace.

Le courrier de France qui devait arriver hier n’est pas encore arrivé.

J'ai l'honneur de vous renouveler, Monsieur, l'assurance du respectueux attachement avec lequel je suis Votre très humble et très obéissant serviteur.

! Un jeune Strasbourgeoïis, du nom de Charles-Albert, avait été arrêté à Manchester, en novembve 1791, et jeté dans la prison de Lancaster sur la plainte d’un ouvrier anglais, qui avait déclaré sous serment qu'il lui avait donné de l'argent pour passer en France.

Les lois anglaises qui interdisaient cet embauchage étaient fort inconnues du jeune Albert, dont la mise en liberté était réclamée avec une généreuse insistance par un compatriote, le maire de Strasbourg, M. du Dietricht.

Les manufacturiers de Manchesler poursuivaient avec fureur l'envoyé français de MM. Boyer-Fonfrède et Lecomte, négociants de Bordeaux qui venaient d'installer à Toulouse des manufactures de produits similaires des leurs.

Malgré toutes les démarches du chargé d’affaires de France, de l'ambassadeur, le jeune Albert, aux prises avec la procédure criminelle de l'Angleterre, si savante et si compliquée, ne pouvait parvenir à se faire juger.

2 M. Hirsinger venait d’être présenté à Sa Majesté Britannique en qualité de chargé des affaires de France par l'ambassadeur d'Espagne. Le même jour, il rendait compte à son ministre de l’arrivée de M. de Talleyrand :

« M. de Talleyrand m'a remis avant-hier la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 16 de ce mois. Je me suis empressé de lui offrir mes bons offices et, d’après son désir, j'ai écrit ce matin