Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INEDITE 265

commissions que je vous confie : assurer ma tante, ma femme et mes enfants que je vis encore, que je me porte mieux qu'à Wezel, que je résiste à ma situation morale et physique, que les dernières aggravations sont loin de me décourager, et que mon cœur est sans cesse occupé de ma tendresse, de la leur et du bonheur de les revoir; les engager, s’il en est temps, el si vous et mes autres amis n'y voyez pas de danger, à m’épargner l'inexprimable inquiétude de les savoir en France, et me faire passer par mon excellente amie! tous les détails que vous pourrez avoir. Parlez-moi aussi de vos autres parents, père, mère, frère et sœurs. [Où est à présent mon cher Grammont, que son vertueux amour de la liberté et la richesse de son père exposent doublement*?] Où êtes-vous vous-même ainsi que votre mari, sur l’amitié duquel je compte bien et que j’embrasse de tout mon cœur? Adieu, ma chère; quelle que doive être ma destinée, rappelez-vous souvent avec douceur les sentiments de ma bien-aimée M... L... pour son frère américain, et la vive, constante et mutuelle affection qui depuis cet heureux temps m'attachent si tendrement à vous.

gettes, Vissac et Langeac, qui furent rachetées par M° de Chavaniae, tante de La Fayette, dont il est question dans plusieurs lettres, Cette première vente produisit 270,810 francs. Une seconde vente en 1794 produisit 617,760 francs.

1. Ms: d'Hénin.

2, Ce passage [1 a été placé, par les éditeurs de 1837, à la fin d'une lettre à Mme d'Hénin datée de Neïsse, 27 janvier 179%.