Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

270 GORRESPONDANCE DE LA FAYETTE préparatifs réciproques des généraux Mollendorf et Hoche, Cobourg et Pichegru, parce que je ne veux pas sortir un instant du cercle étroit qu'on nous a tracé. Adieu, mon cherami, mille tendres hommages à Madame votre sœur".

LETTRE XXV (OUVERTE). A Madame d'Hénin.

Neisse, ce 1er avril 1794.

J'ai reçu par M. le commandant? la lettre que vous lui avez adressée, mon excellente amie, mais celle que vous aviez antérieurement confiée aux ministres du roi de Prusse ne m'est point parvenue. Je suis cependant plus surpris que vous n'ayez pas eu mes premières nouvelles* de Neisse. En arrivant ici, je demandai à vous écrire, je l'obtins peu de jours après, et dès qu’on eut fini les examens, les traductions et les copies destinées pour Berlin, je fus assuré que ma lettre originale était partie directement pour l'Angleterre. Comment celles que j'ai écrites trois semaines plus tard, par la même voie, sous la même adresse, ont-elles devancé les informations que je m'étais empressé de vous donner? Je répéterai quelques-uns de ces détails, et je désire bien qu'ils ne retardent pas notre correspondance.

Le fort prussien où je suis est une dépendance de Neisse et ne contient que des corps de garde et des prisons. Sa cour très resserrée est souvent marécageuse et ne laisse voir que des murailles noires et

1. Ge qui suit, dans le texte de 1838, est extrait d’une autre lettre.

2. De Hanff, commandant de Neisse, de qui nous donnons (XXVT) un billet adressé à Mme d'Hénin.

3. Cette lettre est celle qui est datée de Neisse, ce 27 janvier 1794, à Mr° d'Hénin (Mém., IV, p. 258).