Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

GORRESPONDANCE INÉDITE 275

qu'il serait d'autant plus cruel de retenir mes lettres, que je suis toujours prêt à corriger celles que la censure aurait rejetées. Je veux cependant encore que vous receviez ici l'expression de ma vive sensibilité pour vos soins. J'apprends que deux de mes aides de camp sont partis pour l'Amérique; mais je vous prie de donner de mes nouvelles aux autres ainsi qu'à mon fidèle ami Romeuf, à qui j'espère qu'on aura communiqué tout ce qui m'intéresse, J'attends

impatiemment la lettre de vous qui m'est annoncée. Les témoignages de votre amitié me sont bien chers.

Lettre XXVI. Du commandant de Hanff à Madame d'Hénin. Neisse, ce 8 avril 1794. Madame,

Vous pouvez être tout à fait tranquille sur le sujet de votre ami M. de La Fayette. Persuadez-vous que je tâcherai de combiner mes devoirs envers mon roi et l’'empressement que j'ai d’alléger, autant qu'il dépend de moi, son sort. Vous pouvez, sur ce sujet, tranquilliser toute sa famille. S'il devait tomber malade, soyez sûre, Madame, que je trouverais un médecin habile pour le consulter. Mais, depuis qu'il est ici, il se porte bien, comme il vous le marque lui-même. C'est avec la considération la plus distinguée que j'ai l'honneur d'être,

Madame, Votre très humble serviteur. DE Haxrr,

Commandant de Neisse.

Excusez si j'ai écrit sur le même papier de M. de La Fayette. Mais je ne voulais pas grossir la lettre.