Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

308 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

et nos plus doux entretiens sont ceux où nous parlons de si admirables amis. Agréez mes plus profonds sentiments.

Je rouvre:ma lettre pour vous dire que j'ai la vôtre du 10 par le courrier. Quel soin plein de bonté! Que vous répondez bien à notre agitation! Toute notre sécurité est en vous. Je ne vois plus comment cette lettre vous atteindra; mais elle est bien plus pour satisfaire mon cœur qu'utile à nos intérêts. Faites tout ce qui vous paraît bon, sans vous embarrasser de ce que l’on peut vous mander. Je sais que M. de T alleyrand est fort touché de l'accueil qu’on vous a fait, et le mandera sans doute; et verrons-nous bientôt la fin de tant de douleurs? Que de vœux mon cœur vous adresse !

Je répète que je suis persuadée que ces deux dames parviendront à Vienne. Mais il est inouiï qu’elles ne vous aient pas écrit de Ratisbonne; vous les verrez avant ma lettre, je n’en doute pas.

LerrRe XXX V. M» de Montagu à Louis Romeuf.

Wittmold, 26 juillet 1797.

La charmante personne qui vous écrit permet, Monsieur, que je vous dise ici combien je munis à elle et partage vivement tout ce qu'elle vous exprime. Je vous ai écrit de mon côté aussitôt que j'ai recu votre lettre du 14. Que j'ai de regrets de ne l’avoir pas fait plus tôt! Mais j'aurais cru multiplier inutilement ce que M. votre frère devait vous mander. Je vous félicite d’être enfin parti le 16. Je daterai de votre arrivée à Udine l’époque du changement que nous attendons depuis si longtemps à nos infor-