Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 309

tunes. Sans votre amitié, sans votre admirable dévouement, nous aurions vu faire la paix et river pour jamais les fers de nos amis. J'en suis persuadée plus que jamais. Une lettre de Ratisbonne du 17 me fait craindre que ces dames ne puissent aller plus loin. Si vous allez à Vienne‘, cherchez-les chez MM. Fries frères, banquiers. Adieu, Monsieur, toute notre confiance, toutes nos espérances sont en vous. Écrivez à Ratisbonne chez M. l'abbé Moutet, hôtel de l'Évêché. Lerrre XXXVI (OUVERTE).

La Fayette à Louis Romeuf.

Olmütz, 15 août 1797.

Quel bonheur pour moi, mon cher Romeuf, de recevoir cette excellente lettre® qui peint si bien votre ardente amitié, votre noble caractère et tous les sentiments pour lesquels je vous chéris depuis si longtemps ! Elle arrive aujourd’hui, et j'y réponds surle-champ, et, quelque pressé que je sois de sortir d'ici, je ne le suis pas moins de vous dire combien il m'est doux de vous tant devoir. Il me paraît qu'on vous a communiqué ma réponse écrite à la mission de M. le général de Chasteler”. Je me borne donc à vous déclarer ici que je suis fort content du nouvel arrangement qui à été fait avec vous, que je recevrais sans aucune peine la signification de la part de S. M. Impériale et Royale que vous m'annoncez, et que le consul américain n'éprouvera aucune difficulté pour satisfaire au vœu de la cour de Vienne sur la courte durée de mon séjour à Hambourg.

1. Romeuf n’y arriva que le 1°* août 1797.

2. Du 9 août 1797. 3. Cf. la notice sur la lettre XXXVI, et Mém., IN, p. 298.