Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 315

notre tendresse. Nous avons pensé même que le cruel silence si alarmant sur l’état de leur santé pouvait n'être qu'une preuve de plus qu'ils étaient déjà en route. Mais nous n'avons plus douté de leur immédiate arrivée lorsque des nouvelles des plénipotentiaires français, du Directoire, du ministre des relations extérieures, nous ont appris que M. Romeuf avait recu votre parole positive qu’immédiatement après la réception d’un écrit exigé par vous du consul américain, les prisonniers d’Olmütz seraient mis en liberté. M. le marquis de Gallo a eu aussi la bonté de prendre part à cet arrangement. Nous avons su depuis par M. Romeuf que cet écrit a été rédigé dans les termes demandés par vous; que le ministre de S. M. I. et R. à Hambourg, qui avait reçu vos instructions, a témoigné en être parfaitement satisfait; que cet écrit a été expédié de Hambourg par M... lui-même, et que, d'après ses assurances et le caleul connu des postes, vous l'avez reçu le. L'affaire est tellement simple depuis qu'il ne s’agit plus que de l'exécution d'une parole, la plus expresse qui puisse être donnée, que, sans entrer dans les considérations non moins fortes de ce que les démarches de la République (et nommément celle conforme à l'arrêté du Directoire du... envoyé le... en Italie par le ministre des relations extérieures) nous donnent le droit d'attendre, nous nous bornons, Monsieur le baron, à solliciter de vous l’heureuse nouvelle que cette promesse est déja exécutée, comme elle ne peut manquer de l'être au moment où nous avons l'honneur de vous écrire. Nous en recevons des félicitations de toutes parts, auxquelles nous ne pouvons pas encore répondre que nous sommes réunies à nos pères el à nos époux. Et cependant la parole d'honneur donnée