Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

316 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

par vous au nom de S. M. I. et de concert avec M. le marquis de Gallo ne nous permet pas de douter qu'immédiatement après la réception de cet écrit du consul américain, conforme à votre demande, approuvé par votre ministre à Hambourg, et qui a dû vous arriver le..…., vous n'ayez sur-le-champ ordonné la délivrance des prisonniers d'Olmütz. Veuillez, Monsieur le baron, avoir la bonté de nous en informer vous-même et agréer... »

Il faut tâcher que cette lettre soit remise à M. de Thugut de manière à ce qu'il ne puisse pas prétexter cause d’ignorance. Nous pensons aussi que Julienne doit écrire le plus tôt possible à M. de Gallo. Elle pourrait lui dire que « quoique les prisonniers aient cru devoir répondre aux propositions qui leur avaient été faites, ceux mêmes qui ne partageaient pas leurs opinions doivent respecter le sentiment qui a dicté leur conduite, puisqu'il est bien clair que ce n’est ni pour leur plaisir ni pour leur santé qu'ils restent dans l’affreux séjour d’Olmütz; que depuis ce temps il y a eu, grâce à M. de Gallo, une parole positive de M. de Thugut, parole donnée au nom de S. M. I. dont M. de Gallo est garant, qui a été communiquée aux membres du gouvernement, à tous les amis des prisonniers; que, de l’autre côté, on a rempli scrupuleusement à Hambourg tout ce que M. de Thugut avait exigé; qu'il est donc impossible que ce ministre aitle moindre prétexte pour différer l'exécution de cette parole ; qu’elle conjure M. de Gallo de l’exiger en son propre nom; qu'il est affreux de penser que la santé des prisonniers, que celle de M de La Fayette et ses filles peut souffrir un dommage considérable par cet inexplicable retard; que si M. de Thugut, depuis la parole qu’il a donnée, a recu quel-