Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

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que chose de la part des prisonniers qu'il pense l'autoriser à y manquer, qu'il le montre; mais que, par la nature même de l’arrangement convenu et de la lettre de Romeuf à Gilbert, cela est impossible ». Et si par bonheur M. Romeuf avait recu par la voie ministérielle la réponse de Gilbert, on pourrait en faire usage auprès de M. de Gallo, à quiilne faut pas manquer d'envoyer en mème temps copie de la lettre de ces dames à M. de Thugut. Au reste, Julienne sait mieux que nous les moyens de gagner le cœur de M. de Gallo, et il faut qu’elle Les emploie le plus vite possible pour que cet ambassadeur, choqué d’étre compromis par la perfidie de Thugut, éclairé par la lettre de Romeuf sur tous les détails qui ont eu lieu depuis qu'il l’a quitté, et touché par la lettre de Julienne, mande au ministre quelque chose d’efficace et charge quelqu'un de vous expédier les passeports. Il serait fort heureux que ce pût être Victor. Si cela se fait avant que Romeuf y soit, car nous voudrions que sa lettre et celle de Julienne parvinssent à M. de Gallo par le plus court chemin, et s’il y a un ministre napolitain à Dresde, il ne refuserait certainement pas un passeport pour arriver au principal ambassadeur de sa cour. Au reste, c’est à vous, mon cher ami, qu'il faut s’en rapporter pour tous ces détails. IL nous semble que si Romeuf ne peut pas arriver à Vienne sans danger, sa présence à Udine nous serait bien utile, et vous en jugerez tous par les renseignements qu'il vous donnera sur les choses et sur les personnes. Il faudrait beaucoup de temps pour obtenir la confiance de Clarke au même degré, et comme Bonaparte l'a déja employé, son amour-propre est intéressé à le soutenir.

Nous ne vous parlons pas de ce que vous avez à