Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

320 GORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

qui se concerte par la communication secrète sur ce qu'ils croient être le plus utile. Bien entendu que le tout est soumis, suivant l'usage, à votre revision et à votre opinion. Adieu, notre bien cher Pillet. Votre ami vous aime et vous embrasse de tout son cœur. Nous nous unissons tous et toutes à ces sentiments, et vous disons mille tendresses. Mille et mille amitiés à M. Feldman.

Lerrre XXXVIII.

Louis Romeuf au général Bonaparte. 16 septembre 1797.

J'ai déjà eu l'honneur de vous instruire, mon cher général, de ce qui s’est passé à Vienne au sujet des prisonniers d'Olmütz, et vous savez avec quelle parole et quelles espérances j'en suis parti. Vous croyez sans doute aujourd’hui que, grâce à vos réclamations, nous n'avons plus rien à redemander aux Bastilles autrichiennes. Nous espérions aussi que nous n’aurions plus à vous occuper de leur sort, et que la France qui réclame leur liberté ne se verrait point amusée par de pareilles lenteurs. IL est cependant vrai que les prisons d'Olmütz ne sont point encore ouvertes; il est vrai que le traitement des prisonniers n’a éprouvé aucun adoucissement. La parole de M. de Thugut était formelle, et ils devaient être libres dès que les conditions prescrites par lui seraient remplies. Le résident impérial à Hambourg m’a formellement déclaré que la lettre écrite et l'engagement souscrit par M. Parish remplissaient parfaitement les instructions de sa cour. Il ne doit donc vous rester aucune inquiétude sur ce qui s’est passé à Hambourg.

Les dépêches dont il ne me fut pas accordé d'être