Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 355

public sur toutes les sottises de la vieille Europe à mesure qu’elle serait républicaine. Je ne sais si je me trompe, mais je suis à portée de bien voir sur ce point, et je crois qu’un tel travail aurait de grands avantages.

Lerrre XLVII. La Fayette à Madame de La Fayette.

5 vendémiairei au soir.

Je viens de Ploen, mon cher cœur, où Georges et moi avons été visiter Maubourg qui a mal aux yeux; il avait reçu une lettre de Florimond?; je n’en ai de personne, mais demain peut-être la poste de Kiel m'en apportera de vous ou du cher ménage hollandais. C'était aujourd’hui l'anniversaire de notre arrivée à Wittmold; Pauline est revenue pour le diner, et la journée a été célébrée sans oublier les absents. Comme je célébrerai de bon cœur le jour qui doit vous réunir à moi! J'ai bien besoin de vous revoir, ma chère Adrienne, et je sens plus que jamais combien vous m’êtes nécessaire. J'ai dit à Pauline que si Maubourg allait embrasser sa femme, elle pourrait profiter de l’occasion pour aller embrasser sa sœur; il est superflu d'ajouter que cette idée lui convient fort. Nous avons appris le départ d’Adrien pour l’armée avec un général de division. Je veux vous répéter encore que je suis charmé de l’arrangement relatif à l'ami de Mascelet; il me paraît excellent sous tous les rapports. Victor vient de retrouver dans une cassette de Marie la copie d’une requête des députés des trois langues françaises au grand maître de Malte contre

1. 26 septembre 1798. 2. Florimond Latour-Maubourg, fils du prisonnier d'Olmutz.